INFO DV n ° 4 de Spé maths. 28 nov. 2016
EXERCICE
A chaque instant, le lièvre peut aller, au choix, sur l'un des deux sommets qu'il n'occupe
pas avec la même probabilité pour chacun.
Soit n un entier naturel.
On note an la probabilité que le lièvre soit en A après le n ième déplacement,
bn la probabilité que le lièvre soit en B après le n ième déplacement ,
et cn la probabilité que le lièvre soit en C après le n ième déplacement.
a0, b0 et c0 sont des réels de l'intervalle [ 0 ; 1 ] tels que a0 + b0+ c0 = 1.
Pour tout entier naturel n, on note Pn = ( an bn cn ) la matrice ligne traduisant
l’état probabiliste après le n ième déplacement.
1. Traduire la situation à l’aide d’un graphe probabiliste.
2. Donner la matrice de transition M du graphe.
On a :
3. a. Exprimer Pn en fonction de M, n et P0 , pour tout n ∈ N.
On a : Pn = P0 x Mn pour tout n ∈ N.
b. Trouver la matrice M4.
c. Déterminer, en fonction de a0, b0 et c0, la probabilité que le lièvre soit en A
après la quatrième déplacement.
On cherche a4 .
On a : P4 = P0 x M4
c-à-d : ( a4 b4 c4 ) = ( a0 b0 c0 ) x M4
Ainsi :
4. Le but de cette question est de trouver la limite des coefficients de Mn
lorsque n tend vers + ∞.
a. Etablir que:
M = ( 1 / 2 ) ( N − I ) où I est la matrice identité d’ordre 3 et
b. Vérifier que: N2 = 3 N.
On a :
c. Démontrer par récurrence que, pour tout entier n naturel non nul,
Mn = ( 1/3 ) [ N + ( − 1/2 )n ( 3 I − N ) ]
• n = 1
On a : Mn = M1 = M
De plus :
On a : ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] = ( 1/3) [ N − 1 / 2 ( 3 I − N ) ]
c-à-d ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] = ( 1/3) [ N − ( 3/ 2) I + ( 1 / 2) N ) ]
c-à-d ( 1/3) [ N +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] = ( 1/3) [ ( 3 / 2 ) N − ( 3 / 2) I ] = ( 1 / 2 ) N − ( 1/ 2) I
c-à-d ( 1/3) [ N +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] = ( 1 / 2 ) ( N − I )
Comme M = ( 1 / 2 ) ( N − I ) l'égalité est vraie pour n = 1
•Soit n dans IN* quelconque.
Montrons que si l'égalité est vraie pour n alors elle est vraie pour n + 1.
Considérons:
Mn = ( 1/3) [ N +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ]
Alors :
Mn x M = ( 1/3) [ N +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] x M
Mais: M = ( 1/2) ( N − I)
Donc : Mn + 1 = ( 1/3) [ N +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] x ( 1/2) ( N − I)
c-à-d Mn + 1 = ( 1/6) [ N ( N − I ) +( − 1 / 2 )n ( 3 I − N )( N − I ) ]
c-à-d Mn + 1 = ( 1/6) [ N2 − N +( − 1 / 2 )n ( 3N − 3 I − N2 + N ) ]
c-à-d Mn + 1 = ( 1/6) [ 3 N − N +( − 1 / 2 )n ( 3 N − 3 I − 3 N + N ) ] sachant que N2 = 3 N
c-à-d Mn + 1 = ( 1/6) [ 2 N +( − 1 / 2 )n ( N − 3 I ) ] sachant que 1 / 6 = ( 1 / 3 ) ( 1 / 2 )
c-à-d Mn + 1 = ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n ( 1 / 2) ( N − 3 I ) ]
c-à-d Mn + 1 = ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n ( − 1 / 2) ( 3 I − N ) ]
c-à-d Mn + 1 = ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n + 1 ( 3 I − N ) ]
Conclusion : L'égalité est prouvée sur IN*
d. En déduire la limite des coefficients de la matrice Mn
lorsque n tend vers + ∞.
On a : lim ( − 1 / 2 )n = 0 car − 1 < − 1 / 2 < 1
n → + ∞
Ainsi : lim [ ( 1/3) [ N + ( − 1 / 2 )n ( 3 I − N ) ] = ( 1 / 3 ) N
n → + ∞
c-à-d lim Mn = ( 1 / 3 ) N
n → + ∞
Conclusion:
Comme N ne contient que des 1 , la limite des coefficients
de la matrice Mn quand n tend vers + ∞ est 1 / 3 .
5.a. Indiquer ce que devient Pn lorsque n tend vers + ∞.
( On rappelle que a0 + b0 + c0 = 1 )
On a : Pn = P0 x Mn pour tout entier naturel n
Ainsi : lim Pn = lim ( P0 x Mn ) = P0 x ( 1 / 3 ) N = ( 1 / 3 ) P0 x N
n → + ∞ n → + ∞
On a : ( 1 / 3 ) P0 x N = ( 1 / 3 ) ( a0 + b0 + c0 a0 + b0 + c0 a0 + b0 + c0 )
Or a0 + b0 + c0 = 1
Donc : ( 1 / 3 ) P0 x N = ( 1/3 1/3 1/ 3 )
Ainsi :
Conclusion: lim Pn = ( 1/3 1/3 1/ 3 )
n → + ∞
b. Cette limite correspond-t-elle à un état stationnaire pour M ?
OUI.
( On cherchera, pour cela, l'état stationnaire s'il existe, puis on comparera).
C'est simplement pour confirmation.
Soit une matrice P = ( a b c ) avec a , b , c dans [ 0,1]
Imposons:
P = P x M
et a + b + c = 1
c-à-d
( a b c ) = ( a b c )x M
et a + b + c = 1
c-à-d
c-à-d en supprimant la troisième égalité:
b + c = 2 a
a + c = 2 b
a + b + c = 1
Par différence les deux premières donnent :
a − b = 2 ( b − a ) c-à-d 3 ( a − b ) = 0 c-à-d a = b
En reportant dans la seconde il vient:
a + c = 2 a c-à-d c = a
La dernière donne alors: 3 a = 3 b = 3 c = 1
On retrouve: a = b = c = 1 / 3
Conclusion: L'état stable existe et est P = ( 1/3 1/3 1 / 3 )
6. Interpréter les résultats des questions précédentes pour la position du lièvre.
Comme lim Pn = ( 1/3 1/3 1/3 )
n → + ∞
on a : lim an = 1/3 lim bn = 1/3 lim cn = 1/3
n → + ∞ n → + ∞ n → + ∞
Conclusion:
A la longue le lièvre a autant de chance de se trouver en A ou B ou C.
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